Guillaume LOUOT
Décollage

du 21 mai au 20 juin 2008

Le fait de s’approprier les surfaces murales dans un but esthétique est une donnée presque spécifiquement américaine qui remonte dans l’histoire de l’art à la période de l’expressionnisme abstrait ou de ce qui s’appelle l’école de New York. Il s’agissait au niveau artistique de la nécessité de grande surface pour exprimer les sujets énergiques d’une dynamique corporelle. Au niveau politique, il s’agissait de créer son histoire, sa propre histoire de la peinture, ce qui par ailleurs donnait comme perspective sociale à cet art : De grandes peintures pour de grands bureaux.

Ici en Europe, nous avons notre histoire contemporaine du grand format, de la peinture expressive à la peinture in situ. Mais le virage que je prends dans l’introduction m’intéresse sur deux points. Le premier est un rapport d’échelle, celui d’une confrontation entre le corps et l’espace ou, pour le dire autrement le rapport qu’il est possible d’établir entre notre enveloppe corporelle et notre habitat. Le second est « de grandes peintures pour de grands murs », et, ce que j’entends par-là est une question de désir : Celui de faire de grandes peintures.

L’exposition Décollage est donc une évaluation de mon désir, de mes intentions peut-être. Sans toile tendue sur châssis, et où il s’agirait plus largement de la sphère des idées, d’une idée en peinture… quelque part. Pour l’exposition, je présente plusieurs dispositifs du tableau-lieu : Une conception me permettant de revisiter une peinture, qui nécessite pour exister un lieu. J’ai donc aménagé dans les locaux de L’Assaut de la menuiserie une base de collage et de peinture au sein de laquelle on peut, disons, se déplacer. Il est donc également question de position, changeante ! … Qui marche ! Où la condition du sujet est une posture, nomade vis à vis de son plan.

Guillaume Louot, 2008

guillaumelouot.blogspot.f